Affection post-COVID-19 chez le personnel de la santé du Québec : Impact fonctionnel - Phase 1 : mai – juillet 2023

Faits saillants

Une enquête épidémiologique a été menée pendant l’été 2023 chez les travailleurs et travailleuses de la santé et des services sociaux (TdeS) du Québec pour évaluer la fréquence de l’affection post-COVID-19 (APC), ses impacts fonctionnels, et son évolution pendant un suivi de deux ans. Ce deuxième rapport présente les résultats sur l’impact fonctionnel de l’APC de la première phase de l’enquête.

  • Au moment de l’enquête environ 6 % (24 000) de tous les TdeS du Québec présentaient des symptômes d’APC, dont des cas d’APC légère (24 %), modérée (43 %), grave (18 %) et très grave (15 %) selon la gravité des symptômes autorapportés.
  • Plus de 50 % des cas d’APC rapportaient une performance à l’effort physique pire qu’avant la pandémie. Une limitation grave à l’exercice physique (essoufflement en terrain plat) était rapportée par 22 % des cas d’APC, comparativement à 3 à 6 % des TdeS sans APC.
  • Des difficultés cognitives dans les activités quotidiennes étaient rapportées trois fois plus fréquemment chez les cas d’APC comparativement aux TdeS sans APC.
  • Deux tiers des cas d’APC rapportaient avoir de la détresse psychologique, comparativement à un tiers des TdeS sans APC. La détresse reliée à l’APC augmentait avec la gravité de l’APC.
  • La plupart des cas d’APC continuaient à occuper un travail rémunéré au moment de l’enquête, mais 12 % avaient réduit leur nombre d’heures travaillées et 6 % avaient changé pour un travail moins exigeant.
  • Des absences de 25 jours ouvrables ou plus liés à la santé au cours de la dernière année étaient rapportées par 26 % des cas d’APC, comparativement à 10 % des TdeS sans APC. Le risque d’absentéisme >100 jours était associé au nombre de symptômes de l’APC, à la présence de fatigue ou de symptômes cognitifs modérés ou graves, et aux antécédents de trouble dépressif, de maladie pulmonaire chronique et de diabète.
  • Parmi les TdeS occupant un travail rémunéré au cours des quatre dernières semaines, les cas d’APC éprouvaient de la difficulté à répondre aux exigences du travail 27 % du temps en moyenne, comparativement à 18 % pour les TdeS sans APC. Le risque de rencontrer des difficultés de fonctionnement au travail était associé au nombre de symptômes de l’APC, à la présence de fatigue ou symptômes cognitifs, au sexe féminin, et à un âge inférieur à 55 ans.
  • En résumé, l’ensemble des indicateurs d’impact fonctionnel se sont détériorés selon le degré de gravité de l’APC. La performance à l’effort physique et la capacité face aux exigences physiques du travail étaient les indicateurs les plus fortement touchés.
  • Les facteurs de risques psychosociaux du travail les plus susceptibles d’influencer le fonctionnement au travail et le maintien en emploi chez les TdeS avec APC étaient : les exigences quantitatives, les conflits travail-vie personnelle, les conflits de rôles, la qualité du travail et la reconnaissance.